Ma saison 10
La saison de Maud
"Un mariage prometteur" de Clément
"La nouvelle génération" par Pascal [1]
[2]
[3]
"Et si Pamela..." par Olivier
"Et si Bobby..." par Florence
"Retour à Southfork" par Patrice [1]
[2]
[3]
"Verdict" par Maxime [1]
[2]
La saison 10 de Julien [1]
[2]
Les saisons de Julien [15]
[16]
[17]
SOUTHFORK - 9 MAI 1991
La voiture de Bobby Ewing arrive près de patio et se gare devant le garage. Bobby entre dans le ranch et s'arrête aux pieds des escaliers menant au premier étage. Il se penche et ramasse un débris de verre. Il regarde en direction du premier étage et monte les escaliers. Arrivé au premier, il se dirige vers sa chambre lorsqu'un coup de feu retentit, le faisant sursauter. Il court vers la chambre de son frère aîné JR et ouvre la porte. Ses yeux sont agrandit par l'horreur. "Oh ! Mon Dieu", murmure-t-il.
GENERIQUE DE DEBUT
SOUTHFORK - 8 JANVIER 1996
Debra Lee Beaumont, la femme de James, est assise dans le salon, en train de déguster un cocktail. Bobby Ewing est debout devant le bar et se sert un verre. "Comment s'est passée ta journée ?", demande-t-il à la femme de son neveu.
Debra Lee reste évasive : "'Oh, le train-train habituel. L'institutrice de Jimmy m'a appelé ce matin. Ce petit monstre s'est encore battu. Il a prétendu qu'on avait voulu lui voler son goûter et qu'il n'avait fait que protéger ce qui lui appartient.
Bobby sourit. "Ce gamin a bien du sang Ewing dans les veines."
C'est alors que James Beaumont fait son entrée dans la pièce. C'est un jeune homme de 26 ans, à l'allure joviale, voire même juvénile. Il embrasse sa femme furtivement et se tourne vers Bobby. "Salut Bobby, dis-moi, tu as quitté le bureau très tôt aujourd'hui".
"Oui, j'avais l'intention d'inviter Jory et Chris au Cercle des Pétroliers ce soir, mais Debra Lee vient de me dire qu'ils ne sont pas encore rentrés. Ils vont une nouvelle fois dévaliser les magasins.
Debra Lee se lève. "Je vais voir où en est le dîner".
Bobby est désormais seul avec James. "Je te sers un verre ?". James accepte et Bobby lui verse un whisky.
"C'est dommage que tu sois parti si tôt Bobby. J'ai reçu un coup de fil très intéressant après ton départ". Bobby dresse l'oreille. James continue : "un certain Tashine Makhusa, le chargé d'affaire de la Société Kalisha".
Bobby hausse les sourcils. "Je ne connais pas cette entreprise".
"Et bien, explique James, il s'agit d'une société immobilière basée au Japon."
Bobby est surpris : "Pourquoi une société immobilière s'intéresse-t-elle à EB Pétroles ?"
EB Pétroles est la nouvelle société pétrolière créée par Bobby et James lorsque ce dernier est revenu vivre à Dallas, sur la demande de Bobby. EB sont simplement les initiales Ewing Beaumont.
"Kalisha veut développer ses activités et voudrait se lancer dans l'exploitation des puits de pétroles. Ils nous proposent un partenariat. Qu'est-ce que tu en penses ?"
Bobby réfléchit. "C'est une proposition qu'il faut étudier".
"Bobby, tu plaisantes. Il faut foncer. Kalisha est une des sociétés les plus puissantes du monde. C'est là l'occasion idéale pour barrer la route à Barnes et aussi à la Weststar et de prendre une option sur les gisements en Mer du sud."
Bobby rit : "C'est vraiment incroyable, on croirait entendre ton père." Il baisse les yeux et continue "JR aurait été fier de toi".
Mais James ignore la remarque nostalgique de son oncle et continue sur sa lancée. "Le président de Kalisha doit venir à Dallas prochainement et nous propose une rencontre. Qu'en penses-tu ?"
Bobby soupire. "Mmm, j'en sais rien. EB Pétroles marche très bien comme ça. Je n'aime pas trop m'engager dans ce genre de combine. James, tu es obnubilé par ces forages en mer du sud et ça ne me plaît pas trop. C'est un gros risque".
"Ces forages sont une véritable mine d'or pour EB Pétrole. Si nous les acquérons, nous pourrons devenir aussi puissant que Weststar.
Bobby pose son verre et capitule. "Bon, après tout, ça ne coûte rien, nous pouvons toujours le rencontrer, ce fameux patron japonais. Arrange-nous un rendez-vous et on discutera ensemble".
James sourit à pleines dents et tapote l'épaule de Bobby. "Tu verras, mon cher tonton, nous allons devenir les rois du pétrole !" A son tour, il pose son verre et quitte la pièce après avoir dit : "Je monte me changer pour le dîner".
Christopher Ewing, le fils adoptif de Bobby et Pamela débarque dans le hall en compagnie de Jory Taylor Ewing, la femme de Bobby depuis presque cinq ans. Christopher est devenu un beau jeune homme de seize ans. Lui et sa belle-mère sont encombrés de paquets.
Chris rit : "Jo, tu as vu la tête du vendeur quand tu lui as dit que tu t'appelais Ewing ?"
Jory rit à son tour : "Oh ! Je crois que si je le lui avais demandé, il se serait mis à genoux et m'aurait léché les doigts de pieds."
Ils arrivent sur le seuil du salon et regardent Bobby. "Comment va mon mari préféré ?" demande Jory, malicieuse. "Salut, p'pa", ajoute Chris.
"Demande-le-lui quand tu le verras", plaisante Bobby. Puis il ajoute : "tu as encore tué une de mes cartes de crédit aujourd'hui ?"
"On a juste fait un tour au centre commercial. Tu devrais voir la superbe veste que Jo m'a achetée. Elle est géniale. Avec ça, Jane Chapman va me tomber dans les bras en moins de temps qu'il ne faut pour le dire".
Chris regarde Jory. Il éprouve une grande affection pour sa belle-mère. Au début, ce n'était guère facile de l'accepter, mais très vite, Jory s'est montrée charmante avec lui. Pour Chris, c'est une véritable amie à qui il peut tout confier. C'est le seul d'ailleurs a donné à Jory le surnom de Jo.
Jory se tourne vers Bobby et l'embrasse. "Je monte voir Chrissie". Puis elle se tourne vers Christopher. "Tu viens avec moi... tombeur !"
"Oui, mais à la condition sine qua non que je ne change pas les couches du bébé. Beurk, c'est vraiment dégoûtant. Comment peux-tu faire une chose pareille ?"
Ils sortent de la pièce pour aller vers le premier étage.
"Attends d'avoir un bébé, et tu verras".
Depuis le salon, Bobby leur crie : "Pas demain la veille, j'espère !"
Nous sommes maintenant dans la chambre de James et Debra Lee. On entend le bruit saccadé de l'eau qui coule. Debra Lee prend une douche. James sort de la poche de sa veste un portable et compose un numéro. Tout en parlant, il enlève ses chaussures et se met à son aise. "Oui, bonsoir. Passez-moi la chambre de M. Tashine Makhusa". James jette un regard du côté de la porte donnant accès à la salle de bains. Visiblement, il n'a pas envie que Debra Lee entende la conversation. "M. Makhusa ? James Beaumont à l'appareil. J'ai beaucoup réfléchi à notre conversation de tout à l'heure. Est-ce que l'on pourrait se voir pour déjeuner ? Non, malheureusement, Bobby ne pourra pas se joindre à nous, il est pris en ce moment pour une affaire urgente. Mais ça ne fait rien. Je lui ai parlé de Kalisha et il me donne carte blanche pour d'éventuelles négociations... c'est parfait... alors à demain". James raccroche, peu scrupuleux du mensonge qu'il vient de dire.
AUX PETROLES EWING
Sur la porte du bureau principal des Pétroles Ewing, on peut lire l'inscription "Président : Cliff Barnes". Effectivement, voilà cinq ans que Cliff Barnes a pris, par le truchement d'une magouille faite dans le dos de Michelle Stevens, la présidence des Pétroles Ewing, anéantissant du coup JR Ewing pour qui cette compagnie représentait toute sa vie.
Cependant, cinq ans après, les Pétroles Ewing connaissent de graves difficultés financières, résultant d'une mauvaise gestion de Cliff.
Cliff sort de l'ascenseur, perturbé. Un mauvais rictus laisse à penser qu'il est envahi par les soucis. Il est blême et son visage est tendu. Jackie, sa fidèle secrétaire, est à son bureau. Elle le salue poliment, comme à son habitude. Mais Cliff va droit au but : "Des messages, Jackie ?" Jackie fronce les sourcils. Elle compare Cliff à une bombe prête à exploser. "Eric Tober vous attend dans votre bureau".
Eric Tober, un homme d'une quarantaine d'années et fort séduisant, a été engagé par Cliff voici quelques temps afin de trouver une solution aux problèmes financiers des Pétroles Ewing.
Cliff fulmine : "Mais qu'est-ce qu'il me veut encore, ce rapace ?". Avant d'entrer dans son bureau, Cliff se tourne vers Jackie : "Qu'on ne me dérange pas ! Et... ah ! Jackie, je n'ai plus besoin de vous aujourd'hui, vous pouvez rentrer".
Jackie proteste : "Mais Cliff, il n'est que dix heures du matin !"
"Et alors ! Jusqu'à présent, c'est moi le patron de cette boîte et c'est moi qui décide. Prenez donc votre journée et ne revenez plus avant demain.". Il entre dans son bureau.
Eric Tober est déjà installé sur la chaise faisant face à l'imposant bureau de Cliff. Cliff pose nerveusement son attache case sur le bureau. "Bon Eric, qu'est-ce qui se passe encore ? Pas une nouvelle catastrophe j'espère car je vous préviens, je ne supporterai pas de nouvelles catastrophes. Ca non, je ne le supporterai pas."
Eric sent Cliff au bord de l'hystérie. "Cliff, commencez par vous détendre. Auquel cas, je ne donne pas cher de votre peau."
Cliff se moque bien des conseils d'Eric. Mais ce dernier insiste. "Cliff, vous devriez vous regarder dans une glace. Vous êtes blanc comme un cachet d'aspirine et je n'aime pas ça."
"Eric, riposte Cliff, je vous emploie comme cadre dans les Pétroles Ewing, pas comme médecin personnel, alors je vous en prie, venez-en au fait".
"Le fait est le même : les Pétroles Ewing perdent de plus en plus d'argent. Nous perdons nos plus grands clients. Cliff, nous sommes au bord du gouffre. Il nous faut trouver une solution sinon, c'est la mort de la société."
Les paroles d'Eric ne semblent pas calmer Cliff, au contraire. "Trouver une solution ? ! Trouver une solution ? ! Il me semble que c'est pour ça que je vous paie, non ! !"
"Il faut acquérir les forages en mer du sud, mais nous n'avons pas assez d'actif pour cela..."
"Et les banques ?", interrompt Cliff.
"Les banques ! Mon pauvre Cliff, mais plus aucune banque ne veut vous accorder de crédit. Non, la seule solution, c'est de s'associer à une autre société pétrolière, et vous connaissez celles qui sont sur le coup, n'est-ce pas ?".
Cliff, hyper tendu, secoue la tête frénétiquement. Bien sûr qu'il connaît les sociétés pétrolières qui voudraient s'approprier ces forages. "Non, non, non et NON ! Jamais plus je ne m'associerai avec un Ewing, ni même un Beaumont". Ca non, jamais !
"Et la Weststar ?", demande Eric.
"Qu'ils aillent tous au diable", suffoque Cliff.
Eric ferme son attache case et fait mine de partir. Près de la porte, il se tourne vers son patron. "Cliff, je vous demande de réfléchir..."
"C'est tout réfléchi. Vous n'êtes vraiment qu'un bon a rien. Je me demande pourquoi je vous paie".
"Dans quelques temps, vous n'aurez même plus le moyen de le faire. Arrêtez donc d'être aussi borné. Ravalez votre fierté et...
Mais Cliff lui coupe la parole. "Allez au diable, vous et votre moralité ! Vous me donnez envie de vomir ! Fichez-moi le camp de ce bureau et de ma société ! Vous êtes viré !"
Eric sort du bureau de Cliff sans un mot, mais en claquant la porte.
Cliff, seul dans le bureau, bouge la tête dans tous les sens, visiblement énervé. Il appuie sur le bouton de l'interphone et appelle Jackie. N'ayant aucune réponse, il hurle son nom, oubliant qu'un peu plus tôt, il lui avait donné sa journée. "Mais où est-ce qu'elle est encore passée ? Jamais là quand on a besoin d'elle."
COLLEGE DE DALLAS
C'est la sortie des classes. Un élève d'environ seize ans s'approche de John Ross Ewing III en l'interpellant. Ce garçon se nomme Ricky Jordan. Son look n'inspire pas la confiance : pantalon large et troué, tee short d'une propreté plus que douteuse et cheveux longs et gras. John Ross, lui, est le modèle du parfait petit jeune homme, bien sur lui. Le contraste est surprenant. John Ross soupire : "Qu'est-ce que tu veux, Rick ?"
"J'ai quelque chose qui pourrait t'intéresser mon vieux". Ricky sort de sa poche un petit paquet qui contient de l'herbe illégale.
John Ross ouvre les yeux grands. "Mais t'es complètement malade de montrer ça ici, devant tout le monde ! Tu veux qu'on se fasse prendre ou quoi ? On se retrouve dans dix minutes sur le terrain vague, OK ? En attendant, cache-moi ça !"
AU CERCLE DES PETROLIERS
James et Makhusa sont en train de dîner. Makhusa montre des papiers à James. Celui ci les parcours brièvement et lève les yeux vers Makhusa. "C'est une plaisanterie ?".
Makhusa est imperturbable. Il sourit. "Pourquoi dites-vous cela, M. Beaumont ?"
" Kalisha exige 30 % de EB Pétroles si les forages en mer du sud ne produisent pas. On n'avait pas parlé de ce genre de clause".
"Nous n'avions parlé de rien du tout jusqu'à présent, M. Beaumont. C'est notre condition sine qua non".
"Mais il n'y a pas moyen de s'arranger autrement ?"
"Non, M. Beaumont, répond Makhusa, imperturbable. Le président de Kalisha a été clair sur ce point. Nous avons besoin d'une garantie et nous ne pouvons nous permettre un risque aussi énorme que celui ci sans avoir un moyen de retomber sur nos pieds. Si les forages en mer du sud sont fructueux, alors nous aurons tous les deux le jackpot, dans le cas contraire, nous contrôlerons 30 % de la société EB." Makhusa marque une pause, sourit et dit : "Mais il n'y a aucune raison pour que les forages ne produisent pas."
Pendant ce temps, Bobby et Jory sortent de l'ascenseur. Ils sont accueillis par Dora Mae qui les conduit à leur table. Une table qui se trouve près de celle de James et Makhusa. Bobby ne tarde pas à apercevoir son neveu et fronce les sourcils en le voyant en compagnie d'un japonais. James aussi voit Bobby. Il est à la fois surpris et gêné par cette situation. Bobby s'excuse auprès de Jory et va voir son associé. En voyant Bobby arriver, James se lève. "Bobby, quelle surprise !".
"N'est-ce pas ?", répond Bobby. "En tout cas, pour moi, c'en est une aussi."
James ignore la remarque. "Bobby, je voudrais te présenter M. Makhusa, de la Société Kalisha".
Makhusa tend la main à Bobby. "C'est un honneur de vous rencontrer, M. Ewing, votre neveu m'a fait savoir que vous aviez une affaire très importante à régler aujourd'hui. Si elle est terminée, peut-être pourriez-vous nous faire l'honneur de vous joindre à nous pour négocier notre contrat."
Pris en flagrant délit et énormément gêné, James fait la grimace et se mord la lèvre en baissant la tête, sachant qu'il va passer un mauvais quart d'heure avec son oncle dans peu de temps.
Bobby reste poli devant Makhusa, bien qu'il fait une drôle de tête à James. "Je vous remercie, mais ce sera sans doute pour une prochaine fois." Il se tourne vers James. "Je veux te voir à mon bureau en début d'après-midi". Puis il retourne à la table où l'attend Jory. Cette dernière regarde à la table de James. "Qu'est-ce que James fait avec cet homme ?".
"J'aimerais bien le savoir, ma chérie". Il regarde pensivement James un instant, puis se tourne vers sa femme et lui souri. "Parlons plutôt de toi. Qu'as-tu fait de beau ce matin ?"
"Oh ! Pas grand chose en fait." Elle fait une petite pause, puis reprend : "je voudrais te parler de quelque chose." Elle hésite. Bobby l'encourage. Elle finit par parler. "Et bien voilà, j'aimerais beaucoup reprendre mes cours de théâtre. Chrissie a maintenant un an et elle demande moins de soin que par le passé. Bien sûr, mes cours ne seront pas à temps complet. Deux ou trois heures par jour, pas plus.
Bobby sourit. "Mais oui, c'est une idée géniale !". Jory est heureuse de la réaction de son mari. "J'ai toujours su que tu étais douée pour la comédie" ajoute-t-il.
Jory est aux anges. "Parfait, je vais aller m'inscrire dès demain alors. Merci Bobby.
"De quoi ?"
"De m'encourager". Elle fait une courte pause avant de reprendre : "ah ! Au fait, je voulais te parler d'autre chose : Debra Lee et moi avons discuté hier et nous avons... enfin nous pensons qu'il serait temps de renouer avec les vieilles traditions et d'organiser le fameux barbecue Ewing, qu'en penses-tu ?"
Bobby a le souffle coupé. Le barbecue Ewing, ça fait six ans maintenant qu'il n'a plus lieu. Et ce fameux rendez-vous rappelle bien des souvenirs à Bobby. "Et bien, pourquoi pas. Si tu veux."
Jory affiche un grand sourire. "Parfait, alors on s'occupe de tout."
Par hasard, Jory jette un coup d'oeil sur la table en face d'elle. Son sourire s'estompe. Elle blêmit.
"Qui a-t-il ?", s'inquiète Bobby. Il tourne la tête en direction du regard de Jory. Ce qu'il voit, c'est un homme assis à une table en train de lire un journal. Sur la première page, on peut lire en gros titre : "Michelle Stevens sort de prison". Jory se lève. "Excuse-moi Bobby." Elle quitte précipitamment la salle.
UN TERRAIN VAGUE À DALLAS
Une bande de jeunes est vautrée nonchalamment sur un tas de terre. Au pied de cette masse se trouvent quelques motos. Parmi les jeunes, on reconnaît John Ross et Ricky Jordan. Le fils Ewing fume un joint et semble s'en délecter. Il sourit.
Un adolescent arrive en moto et se gare devant le tas de terre, en ayant pris soin de laisser une grande traînée de poussière derrière lui. Il enlève son casque. Ricky va à sa rencontre. "Alors, Buddy ?"
Buddy affiche un sourire. "J'ai réussi à en refourguer pour 90 dollars. Super, non ?"
Ricky lui tapote l'épaule. "Pas mal, Buddy. Pas mal. Tu t'améliore de jour en jour. Pas vrai les potes ?".
UN PARC À DALLAS
Bobby marche le long d'une allée du parc, regardant autour de lui. Finalement, il aperçoit Jory qui se promène, mélancolique, une fleur à main qu'elle s'emploie à arracher. Bobby la rejoint. "Je savais que je te trouverais ici."
Jory a un semblant de sourire. "Tu me connais bien, Bobby Ewing. Ce parc, je l'ai toujours aimé. C'est mon refuge dans mes moments de doute ou de détresse."
Bobby ne sait que dire. "Je suis désolé."
"Ce n'est pas ta faute. En revoyant la photo de Michelle Stevens, des tas de souvenirs tragiques me sont revenus."
Voilà six ans de cela, la mère de Jory a assassiné April Stevens. April était la soeur de Michelle et la femme de Bobby. Dans un accès de désespoir, mais aussi parce qu'elle avait trop bu, Michelle a tué la mère de Jory d'un coup de revolver. Les Ewing ont réussi à étouffer l'affaire et il n'y a pas eu de suite. Mais Jory, qui était à l'époque la nouvelle amie de Bobby, a préféré partir loin des Ewing. Un peu plus tard, Bobby a décidé d'aller rechercher Jory partie chez ses parents. Quant à Michelle, elle a finalement quand même été condamné en ayant détourné des fonds des Pétroles Ewing. Elle a passé trois années en prison. Durant ces trois années, Jory pensait avoir oublié Michelle et le drame qui a coûté la vie à sa mère... en vain.
"Jory, tu as réussi à effacer ce drame de ta mémoire. Tu as une nouvelle vie, maintenant... un mari qui t'adore, une petite fille merveilleuse, et un beau-fils formidable."
"Bobby, rétorque Jory, Michelle Stevens a tué ma mère ! Devant mes yeux. Je ne peux pas faire comme si rien ne s'était passé. J'espère simplement une chose : maintenant que Michelle est sortie de prison, elle va quitter Dallas pour toujours.
"Elle a plutôt intérêt, dit Bobby. Peu de gens aimeraient la voir rester ici."
AUX PETROLES EWING
Cliff est assis à son bureau, les mains posés sur son visage. Soudain, la porte s'ouvre et Eric Tober entre en trombe. Cliff lève la tête. Il est blême. Il fronce les sourcils. "Tober, mais qu'est-ce que vous fichez ici ? Je vous ai viré il y a une heure à peine". Fatigué, Cliff parle avec difficulté.
"Voyons Cliff, vous m'avez renvoyé une demi-douzaine de fois en l'espace d'un mois. Je commence à en avoir l'habitude". Eric regarde Cliff de plus près. "Vous allez bien ? Bon sang Cliff, vous êtes pâle comme un linge..."
Cliff lui coupe la parole. "Pour l'amour du ciel Eric, dites-moi ce que vous avez à dire, dites-le le plus rapidement possible et après, fichez-moi la paix".
"Kalisha !", se contente de dire Eric d'un air triomphant.
Cliff ne comprend pas. "Quoi, Kalisha ?"
"C'est une grande firme japonaise, explique Eric. Une société immobilière qui souhaite investir dans le Pétrole. D'après mes sources, le chargé d'affaire, un certain Makhusa, est à Dallas. D'après ce que j'ai compris, il souhaiterait investir dans les forages en mer du sud. Voilà notre dernière chance !"
Cliff semble avoir retrouvé son tonus. Il se lève et marche rapidement, comme il le fait à chaque fois qu'il est énervé. "Arrangez-moi un rendez-vous avec ce Makara"
"Makhusa", corrige Eric.
"Oui. Makara, Makhusa... peu importe. Je veux le rencontrer le plus vite possible. Il faut que cette boîte japonaise signe avec nous. C'est là notre seule chance de survivre".
"Kalisha est aussi notre dernière chance de vous voir attraper des couleurs", dit Eric d'un air ironique en pensant à la triste mine de Cliff. Il ferme son attache case, se lève et se dirige vers la porte. Avant de partir, il dit à Cliff : "Un bon conseil, Cliff. Allez voir votre médecin. Ne négligez pas votre santé".
Cliff fait un geste impatient. "Oui. Oui. C'est ça... allez... allez".
Une fois Tober parti, Cliff marque un certain soulagement. Les muscles de son visage se détendent. Il fait des mimiques, comme à son habitude lorsqu'il est sur le point de conclure une grosse affaire. Il prend son téléphone et appelle Jackie chez elle. "Jackie, mais qu'est-ce que vous faites chez vous à cette heure ?"
Jackie proteste. "Mais Cliff, vous avez dit ne plus avoir besoin de moi et je..."
Cliff ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase. "Et bien, j'ai changé d'avis. Venez maintenant, j'ai besoin de vous tout de suite".
À EB PETROLES
La porte de l'ascenseur s'ouvre sur Bobby. Il est accueilli par Kendall. Il passe une porte vitrée et il arrive dans le bureau des secrétaires où il salue Phyllis. "Phyllis, James est dans son bureau ?"
"Oui Bobby. Il paraît très nerveux."
"Croyez-moi Phyllis, il a des raisons de l'être". Bobby ouvre d'un coup sec la porte du bureau de James. Il ne prend même pas la peine de la fermer. James se lève, avec un sourire timide. "Salut, Oncle Bobby".
Bobby ne prend pas la peine de lui répondre. Il va droit au but. "Peux-tu m'expliquer ce que tu faisais avec Marukha au Cercle des Pétroliers ?"
"Ah ! Figure-toi que je l'ai rencontré tout à fait par hasard et..."
Bobby lui coupe la parole. "Epargne-moi tes mensonges. Tu ne va jamais déjeuner au Cercle !"
James lève les bras. "OK, OK. J'ai vu que tu n'étais pas très chaud pour ces forages en mer du sud. Il fallait que je m'en occupe seul. Je voulais glaner quelques informations supplémentaires. Ce contrat est important, Bobby. C'est la chance de voir EB Pétroles dans la cour des grands".
Bobby frappe de son poing sur le bureau de James. "Mais bon sang James ! EB Pétroles m'appartient à 50 %. Tu n'avais pas le droit de rencontrer Marukha derrière mon dos".
Pendant cette discussion, l'ascenseur s'ouvre et un homme sort. Il passe devant Kendall qui le regarde avec une grande surprise. Il entre ensuite dans le bureau des secrétaires. Phyllis, en le voyant, à un hoquet de surprise. Elle porte la main à sa bouche et ouvre grand les yeux.
Dans le bureau de James, la conversation continue. James tente de s'expliquer. "Tu ne comprends donc pas que c'est important pour moi ? Mes 50 % d'EB Pétroles appartiendront à Jimmy plus tard, et je veux que mon fils soit fier de moi.
"Ce n'est pas là le problème, rétorque Bobby. Le problème, c'est que tu agis à chaque fois à mon insu et je déteste ça. Tu sais, James, plus le temps passe, et plus je trouve que tu ressembles à ton père. Et ça ne me plaît pas".
"Mais je ne suis pas JR, proteste James. Je n'ai jamais triché dans les affaires. Je n'ai jamais détruit qui que ce soit pour arriver à mes fins. Je n'ai..."
"On parle de moi, à ce que je vois...". Surpris, James et Bobby lèvent la tête dans la direction de la voix. Ils écarquillent les yeux de surprise.
"Ben ça alors", dit James.
Devant eux se dresse, dans toute sa splendeur, JR Ewing, stetson sur la tête et large sourire aux lèvres.
"C'est bon de se retrouver chez soi". JR se met à rire.
UN BAR À DALLAS
JR et Bobby sont assis l'un en face de l'autre, devant un verre de bière.
"Ca fait du bien de revenir dans sa ville natale, dit JR. Presque cinq ans ! Cinq ans que je n'avais plus vus tout ce pourquoi j'ai toujours vécu".
"Pourquoi, JR ? Pourquoi es-tu parti sans laisser d'adresses, sans un mot d'explication, et sans jamais donner de tes nouvelles ?".
JR soupire. "J'avais tout perdu Bobby. J'avais perdu les Pétroles Ewing, Weststar, mon fils John Ross et même James".
"Pourtant James est revenu vivre au ranch quelques temps après ta disparition".
"Ca je l'ignorais. Je vois que maintenant, il est associé à toi. Vous avez créé une nouvelle société pétrolière, c'est bien ça ?"
Bobby se remémore le passé. "Ce fameux soir, il y a cinq ans, en revenant de l'aéroport où j'avais conduit Christopher, j'ai beaucoup réfléchi. Je ne me voyais pas vivre seul avec toi à Southfork. J'avais déjà pris la décision de demander à James et Debra Lee de revenir et de prendre un nouveau départ". Il marque une pause, puis dit : "Bon sang JR, quand je suis arrivé au ranch..."
"Tu as entendu le coup de feu", poursuit JR.
"J'ai eu une peur bleue. Lorsque j'ai ouvert la porte de ta chambre, et que j'ai vu ton visage couvert de sang..."
"Bobby, crois-moi. Je suis vraiment navré de t'avoir causé un tel choc".
"En voyant l'arme dans tes mains, j'ai tout d'abord cru que tu t'étais tiré une balle dans la tête. Puis j'ai vu le miroir brisé et j'ai compris que c'était les morceaux de verres qui t'avaient blessé. Le lendemain, je suis allé sur la côte est pour tenter de convaincre James de revenir à Southfork. Et lorsqu'on est revenu ensemble, tu n'étais plus là.
"Bobby, je me souviens que lorsque je me suis réveillé, tu n'étais pas là. J'avais cru que tu avais toi aussi quitté le ranch. Je ne me suis dit que je ne pourrais jamais vivre seul à Southfork, avec des souvenirs pour seuls compagnons. James et John Ross partis, les Pétroles Ewing sous la direction de ce fou de Barnes, je n'avais plus aucune raison de rester à Dallas. J'ai donc décidé d'aller commencer une nouvelle vie ailleurs".
"Mais où étais-tu ?", demande Bobby.
JR reste évasif. "Loin... très loin... on parlera de ça plus tard. Parlons plutôt de toi. Qu'est-ce qui t'es arrivé pendant ces cinq ans ?"
Bobby sourit. "Oh ! Rien de spécial. Je me suis juste marié et j'ai une petite fille d'un an".
JR rit. "Et qui est l'heureuse élue ?"
"Jory Taylor".
"Et bien bravo Bobby ! Quelle ironie du sort ! Tu as épousé la fille de la meurtrière de ton ex-femme".
"Tu sais JR, tes cinq années d'exil ne t'ont pas changé".
JR continue de rire. "Et oui, tu sais ce que l'on dit des mauvaises herbes".
"Tu es à Dallas pour combien de temps ?", demande Bobby.
"Je n'en sais encore rien. J'ai pris une chambre au Dallas Plaza".
Bobby est surpris. "Pourquoi ne viens-tu pas habiter Southfork ?"
"Mais Southfork est ta maison Bobby, puisqu'il y a cinq ans, tu n'as pas voulu m'en céder 50 %. Je ne voudrais pas déranger..."
Bobby devient ironique. "Oh ! Tu vas sûrement déranger. Mais comme tu es de la famille, on arrivera à te supporter".
Il semble que JR ait obtenu satisfaction. "Ah ben, merci Bobby ! Ca va me faire un bien fou de revoir Southfork".
Bobby se lève. "Allez, viens JR. Il faut que je t'emmène quelque part".
JR est surpris. "Où ça ?"
"Tu verras. C'est une surprise..." se contente de dire Bobby.
À EB PETROLES
James est à son bureau. Il se sert un verre, le regarde, veut le boire mais le jette contre le mur, en rage. Debra Lee entre dans la pièce, surprise par l'accès de colère de son mari. "James, mais qu'est-ce qui se passe ?".
"Il se passe que JR est revenu".
"Quoi ? Ton père est de retour à Dallas ? Tu devrais être ravi".
"Et bien je ne le suis pas. Debra Lee, tu ne comprends pas ! Depuis que je suis revenu à Dallas et que j'ai fondé avec Bobby EB Pétroles, tout va pour le mieux. Si JR revient, il va vouloir mettre son nez dans les affaires".
"James, proteste Debra Lee, il s'agit de ton père !"
James ignore sa réponse. "Ce que je fais aujourd'hui à EB Pétroles, c'est pour Jimmy que je le fais. Quand il sera en âge de comprendre, je voudrais lui donner cet héritage et pouvoir lui dire en face qu'il s'agit de mon œuvre, de ma société, celle que j'ai fondée et dont je suis fier".
Debra Lee hausse les épaules. "Quel rapport avec JR ?"
"Si JR revient définitivement à Dallas, ça veut dire que Bobby, en parfait petit frère voudra l'associer à EB Pétroles. Et si c'est le cas, il voudra que je lui cède des parts... c'est déjà difficile de partager la société avec cet empoté de Bobby. Je n'ai pas besoin d'un autre Ewing, et surtout pas de JR dans mes pattes".
Debra Lee fronce les sourcils. "Tu sais James, parfois tu me fais peur. Ton père revient à Dallas après plusieurs années d'absence et toi, tu penses immédiatement à EB Pétroles. Depuis quelques temps, tu n'as que ce mot là à la bouche".
"C'est ma principale préoccupation".
"Et ta famille ?", rétorque Debra Lee.
"Mais c'est justement à ma famille que je pense. Tu veux que Jimmy puisse avoir le meilleur pour son avenir ?"
Debra Lee commence à s'énerver. "Ce que je veux, James... Ce que je veux, c'est retrouver le gentil James que j'ai épousé il y a quelques années. Je veux le voir jouer au base-ball avec son fils".
"Debra Lee, écoute..." La voix de James trahit son impatience.
"Non, c'est toi qui va m'écouter, crie Debra Lee. Ce que tu fais à EB Pétroles, tu ne le fais pas pour Jimmy, ni pour moi. Tu le fais uniquement pour toi, pour assouvir ta soif de pouvoir et d'argent. Mais tout ça va te retomber sur le dos, tu peux me croire".
AUX PETROLES EWING
Cliff est dans son bureau avec Marukha et Eric Tober. Un gigantesque plan est posé sur le bureau de Barnes. Cliff est toujours aussi tendu. "Vous voyez, M. Marukha, ces forages en mer du sud sont une véritable mine d'or. Ce serait un bon départ pour une collaboration entre Kalisha et les Pétroles Ewing".
Marukha sourit. "M. Barnes, vous n'avez pas très bien saisit le but de ma visite. Nous ne voulons pas nous associer avec vous pour ces forages".
Cliff a des tics nerveux sur son visage. "Ah bon. Et vous voulez quoi alors ?"
Marukha reste impassible. "Les Pétroles Ewing".
Cliff désigne la porte du doigt. "Fichez-moi le camp. Fichez le camp de mon bureau".
Marukha se lève et tend à Cliff une carte de visite. "Très bien, M. Barnes, je m'en vais, mais si vous changez d'avis, vous saurez où me trouver". Il se dirige lentement vers la sortie, puis se tourne, toujours en souriant. "Et vous changerez d'avis, M. Barnes. Oui, vous changerez d'avis".
"Mais qu'est-ce que c'est que ce clown ?", postillonne Cliff à Eric une fois Marukha parti.
"Cliff, il n'a peut-être pas tort", raisonne Eric.
"Oh, vous, la ferme ! Vous m'avez causé assez d'ennuis comme ça. Mais bon sang, je croyais que Kalisha s'intéressait uniquement à un partenariat, pas à la société complète !"
"Je le croyais aussi. Mais Cliff, vous ne voyez donc pas que c'est la seule solution. On va être obligé de déposer le bilan un jour ou l'autre et..."
"Tober, l'interrompt Cliff, vous êtes vraiment un imbécile de première classe. Depuis que vous êtes à mon service, vous n'avez apporté que des problèmes et jamais de solution. Cette fois, je vous renvoie, et pour de bon !
SUR UNE ROUTE A BRADDOCK, DANS LA VOITURE DE BOBBY
"On peut savoir où tu m'emmènes ?", demande JR à Bobby.
"A l'ancien ranch de Carter McKay".
"Je n'ai aucune envie de voir cette traînée de Michelle Stevens".
"Oh ! Michelle n'habite plus le ranch. Elle l'a vendu il y a cinq ans".
"Et elle a quitté Dallas ?"
"Pas vraiment. En fait, elle est, ou du moins elle était jusqu'à aujourd'hui, en prison".
JR est étonné. "En prison, mais pourtant toutes les charges avaient été levées contre elle".
"Elle n'a pas fait de prison à cause du meurtre d'Hillary, mais pour détournement de fonds". Bobby fait une pause, puis reprend : "Tu vois toute l'ironie du sort, ton retour coïncide avec la libération sous parole de Michelle... Je sens qu'il va y avoir du changement à Dallas".
JR ignore cette remarque. "Mais qui a donc repris le ranch de McKay ?"
Bobby sourit en coin. "Patience, JR... Patience".
Bobby gare sa voiture devant l'allée du ranch de Carter McKay. Les deux frères sortent de la voiture et JR remet son stetson. Il n'a pas l'air à l'aise. "Bobby, tu sais que je n'aime pas les surprises".
Bobby ne répond rien. Ils arrivent devant la porte d'entrée. Bobby sonne et la porte s'ouvre. JR agrandit les yeux. Il est effectivement très surpris. "Sue Ellen !" s'exclame-t-il. Son ex-femme se tient devant l'embrasure de la porte, toute aussi surprise de retrouver JR après tant d'années. "Je savais qu'un jour tu reviendrais", se contente-t-elle de dire.
JR est maintenant seul avec Sue Ellen dans le salon du ranch. Il est assis sur un fauteuil. Sue Ellen est en face de lui. Elle prend ses distances.
"Je suis surpris de te voir ici, Sue Ellen. J'ignorais que tu étais revenu à Dallas. Ou est John Ross ?"
"Il est avec des copains. Il ne va pas tarder à rentrer".
JR sourit en pensant à son fils. "Il doit être grand maintenant". Puis il regarde Sue Ellen, toujours en souriant. "Et toi tu n'as pas changé. Tu es aussi toujours aussi magnifique".
Sue Ellen a un geste d'impatience. "Je t'en prie JR, épargne-moi ça. Je croyais qu'on avait dépassé ce stade depuis bien longtemps".
"Pourquoi tu as quitté l'Angleterre, demande JR ? J'espère que tu n'as pas amené dans tes valises ce minable producteur de film que tu as épousé. Comment s'appelle-t-il déjà ? Don Lockwood... ah oui c'est ça... Don Lockwood".
"Non", se contente de dire Sue Ellen.
"Tant mieux, rétorque JR. Tu t'es quand même aperçue que tu n'étais pas faite pour vivre avec ce type ".
Sue Ellen baisse la tête. "Don est mort".
D'un geste brusque, un peu comme s'il regrettait d'avoir dit du mal du mari de Sue Ellen, JR pose son stetson sur la table basse du salon. "Sue Ellen, je suis sincèrement désolé. Si tu as envie d'en parler..."
"Si j'ai envie d'en parler, ce n'est certainement pas avec toi, JR. Je voudrais juste te poser une question : pourquoi tu es revenu à Dallas ? La vie était tellement plus saine sans toi et ton effet néfaste sur la société".
JR tente de raisonner son ex femme. "Voyons Sue Ellen, je pensais qu'on avait mis de côté toute notre rancœur".
"On avait mis notre rancœur de côté, parce qu'on avait mis des milliers de kilomètres entre nous. Mais quand je te vois, JR, je ne peux pas m'empêcher de repenser au passé et à tout le mal que tu m'as fait".
JR ignore la remarque. "Pourquoi tu es revenue à Dallas ?"
Sue Ellen se lève. "Simplement pour John Ross. Pour qu'il puisse vivre près de Southfork, auprès de sa famille. JR, je ne sais pas pourquoi tu es revenu, ni combien de temps tu vas rester. Mais je t'en conjures, reste loin de moi. Ne m'approche pas, sinon...
"Sinon ?..."
Sue Ellen sourit. "Tu te souviens sans doute de la petite projection privée que nous avions visionnée ensemble avant mon départ pour Londres. Le film de ta vie misérable, JR. Je n'hésiterais pas à le sortir des tiroirs si c'est nécessaire".
S'ensuit un long silence avant que la porte d'entrée ne s'ouvre et que John Ross arrive. Le jeune homme est interloqué en voyant son père. JR, lui, est ému. Il se lève. "John Ross, mon fils !". Il se précipite dans ses bras. John Ross, marqué par la surprise, se laisse faire, mais ne manifeste aucune joie de revoir son père.
"Laisse-moi te regarder, fiston. C'est incroyable comme tu as grandi. Tu sais que tu fais beaucoup plus que tes 16 ans".
John Ross fait la moue. "J'ai 17 ans, père".
JR a un rire gêné. "Ah oui, déjà ! Le temps passe. Dis-moi, John Ross, ça te plairait de venir dîner à Southfork, avec toute la famille... comme au bon vieux temps". Il regarde Sue Ellen et ajoute : "Ta mère pourrait venir se joindre à nous".
Sue Ellen reste impassible. "Ce n'est pas une bonne idée, JR. Mais si John Ross veut aller dîner à Southfork, je n'y vois aucun inconvénient".
Avant que son père ne dise quoi que ce soit, John Ross prend les devants. "Non, je ne peux pas. J'ai un tas de devoirs à terminer. Excusez-moi".
John Ross quitte le salon pour monter dans sa chambre.
AUX PETROLES EWING
Cliff Barnes est assis devant son bureau, occuper à jouer avec un petit jeu électronique, sans doute pour tenter de se détendre. Soudain, la porte de son bureau s'ouvre et Michelle Stevens fait son apparition. "Surprise !", dit-elle en levant les bras comme une star.
Pour Cliff, c'est en effet une surprise. "Oh ! non, mais on ne m'aura rien épargné aujourd'hui !"
Michelle ironise. "Allons, allons, c'est comme ça qu'on accueille sa petite femme chérie ?"
"Va au diable, Michelle !", dit Cliff.
"Cliff, je reviens d'un long séjour en prison, tu pourrais au moins manifester une petite dose d'enthousiasme".
Cliff soupire. "Qu'est-ce que tu veux, Michelle ?"
Michelle appuie ses mains sur le bureau. "Te faire payer tout le mal que tu m'as fait, cher petit mari. Et tu vas payer au centuple, crois-moi".
Cliff secoue la tête. "Tu m'ennuie Michelle. Tu ferais mieux de partir, tu me donnes la migraine".
Mais Michelle ignore cette remarque. "Je viens reprendre ce qui est à moi, c'est-à-dire 50 % des Pétroles Ewing".
Cliff lève les mains. "D'accord, d'accord, d'accord... Et je suppose aussi que tu veux divorcer, pas de problème, je vais faire établir les papiers".
"Allons, allons, mon cher petit mari. On vient à peine de se retrouver et tu veux déjà divorcer ?".
Il y a cinq ans de cela, Michelle s'est retrouvé propriétaire des Pétroles Ewing. Cliff Barnes lui a fait du charme et un soir, il l'a fait boire et s'est marié avec elle, sans même qu'elle s'en rende compte. Et le lendemain, il possédait 50 % des Pétroles Ewing. C'est le lendemain que Michelle a tiré sur Hillary Taylor, la mère de Jory. Quelques mois plus tard, Cliff a réussit à faire inculper Michelle de détournement de fonds aux Pétroles Ewing pour se débarrasser d'elle.
Cliff se mord la lèvre. "Qu'est-ce que tu cherches à faire ?"
Michelle pointe un index accusateur sur Cliff. "A te détruire, Cliff. Il y a cinq ans, tu m'as fait boire une nuit, et tu m'as fait signé des papiers de mariage pour t'accaparer les Pétroles Ewing. Tu n'aurais jamais dû faire ça, Cliff. Tu ne peux pas t'imaginer à quel point je te déteste, Barnes. Je vais te détruire, à petit feu. Et lorsque tu seras à terre, je t'assènerais le coup final".
"C'est une menace ?", demande Cliff.
"Une menace ? Oh non ! Une promesse, Cliff. Je te jure que je t'aurais. Et je vais pour cela y consacrer tout mon temps, mais je me vengerais".
Cliff soupire à nouveau. "Dis-moi plutôt ce que tu veux, qu'on en finisse une bonne fois pour toute".
Michelle articule de façon à donner de l'impact à sa réponse : "La totalité des Pétroles Ewing".
Cliff rit jaune. "C'est une plaisanterie ? Jamais de la vie !"
Michelle sourit. "Mais si, mon cher Cliff, tu vas me vendre toutes tes parts de la société.
"Tu devras d'abord me passer sur le corps".
"Passer sur ton corps... Mon Dieu, rien que d'y penser, cette idée me répugne".
"Ecoute, prends tes 50 %. Ils sont à toi. Mais l'autre moitié, je la garde".
"Allons Cliff, je veux tes 50 % et je les aurais. Laisse-moi être un peu plus claire. Il y a quelques temps, le très charmant Carter McKay est venu me rendre visite à la prison, et il m'a remit de très jolis documents".
Cliff s'agite nerveusement. "Explique-toi".
Michelle s'explique : "Cela concerne un certain Johnny Dancer, paix à son âme. Allons, allons, Cliff, c'est très vilain ce que tu as fait à ce Monsieur. Tu as fait accusé ce pauvre Carter d'un crime que tu as toi-même commis".
"C'était un accident !", se défend Cliff.
"Tu expliqueras ça à la police, lorsque je leur aurais remis les documents en question. A moins bien sûr que tu ne me cèdes ta part des Pétroles Ewing".
Cliff ne répond rien. Il s'agite. Michelle poursuit : "Tu n'es vraiment qu'un pauvre minable, Barnes. Et tu vas finir là où tu aurais toujours dû te trouver : à la rue".
"Je te jure que tu me le paieras", vocifère Cliff.
Ignorant cette remarque, Michelle sort les documents de son attache case. "J'ai déjà tout prévu. Tu n'as qu'à signer ici".
"Tu n'as pas perdu de temps, dis-moi.
"Oh si ! répond Michelle. J'ai perdu trois ans de ma vie dans cette foutue prison. Maintenant signe !"
Cliff s'exécute. "Félicitations, je pensais qu'il n'y avait pas pire vermine sur cette terre que JR. Je me suis trompé. Tu es sans fois pire !".
Michelle saisit le document, sourit et se lève. "Merci du compliment, cher mari".
AU RANCH DE SUE ELLEN
John Ross est dans sa chambre. Couché sur son lit, il a les yeux fixés au plafond, malaxant une balle de base-ball dans sa chambre. La porte de la chambre est ouverte et Sue Ellen apparaît sur le seuil. "Je peux entrer ?"
"Bien sûr, maman".
"Chéri, dis-moi pourquoi tu agis de la sorte envers ton père".
"Je ne vois pas de quoi tu veux parler".
"Je parle de ce froid. De cette distance que tu as placée entre lui et toi".
John Ross, qui jusqu'à présent n'a pas cessé de regarder le plafond, tourne la tête vers sa mère. "La distance, c'est lui qui l'a mise entre nous. Depuis cinq ans, je n'ai pas eu de ses nouvelles. Je ne savais pas où il était, ce qu'il faisait... je ne savais même pas s'il était en vie. Et maintenant, il débarque ici la bouche en cœur, en voulant que tout redevienne comme avant".
Sue Ellen regarde John Ross d'un air sérieux. "Si je me souviens bien, lorsque tu es parti me rejoindre en Angleterre, tu n'as pas été très gentil avec lui. Il a eu l'impression d'avoir été abandonné.
"A l'époque, il ne pensait qu'à James et à Jimmy. Moi, je ne comptais plus..."
"C'est faux. Ton père a peut-être pas mal de défauts, mais il t'as toujours aimé".
"Mais maman, comment peux-tu le défendre après tout le mal qu'il t'as fait ? Et puis, s'il m'aime tellement, alors pourquoi nous a-t-il laissé sans nouvelles pendant cinq ans ?"
La question reste en suspens.
A SOUTHFORK
JR, Bobby, James, Debra Lee, Jory, Christopher et le petit Jimmy sont à table pour le dîner. JR sourit. "Ah, ça fait plaisir de se retrouver en famille..."
James coupe court au discours de son père. "Tu restes combien de temps, au juste ? Tu ne nous a rien dit à ce sujet".
Debra Lee donne un coup de coude à son mari pour l'obliger à se taire. C'est Bobby qui reprend la parole. "Tu ne nous a toujours pas dit où tu étais pendant ces cinq années".
"A New York", répond JR, évasif.
James reprend : "Ah New York est une ville merveilleuse. Il y a des endroits magnifiques. Tu as bien fait de t'installer là-bas. C'est bien plus tranquille qu'à Dallas".
JR est perplexe. "James, j'ai l'impression que tu veux que je reparte très vite là-bas, pourquoi ?"
James insiste. "Mais non, tu te trompes. Tu peux rester encore quelques jours à Southfork, le temps de faire un peu mieux connaissance avec Jimmy. Tiens, j'y pense, j'ai une idée. Pourquoi n'irions-nous pas, Debra Lee Jimmy et moi, te rendre visite aux prochaines vacances. Ce serait super, non ?"
JR a un sourire embarrassé.
Plus tard, dans la chambre de James, Debra Lee tourne en rond. Elle est en colère contre son mari. "Tu t'es comporté comme un imbécile au cours du dîner".
James soupire. "Arrête Debra Lee, tu veux ?"
"Non, c'est toi qui devrais arrêter. JR est ton père et il a droit à un peu plus de respect de ta part".
James hausse un peu le ton. "C'est une affaire entre JR et moi et tu devrais rester en dehors de ça".
Des larmes montent aux yeux de Debra Lee. "Je suis en dehors de tout ce qui te concerne en ce moment. J'ai l'impression que je ne suis plus rien pour toi. J'ai l'impression d'être un jouet avec lequel tu t'es bien amusé, et que tu jettes parce qu'il ne t'intéresse plus". Debra Lee court se réfugier dans la salle de bains attenante à la chambre en claquant la porte.
DANS L'APPARTEMENT DE CLIFF BARNES
Il ouvre la porte d'entrée, entre dans son appartement, se débarrasse de sa veste et pose son attache case sur la table. Il se sert un bourbon. Le verre à la main, il se retourne et reste figé. Devant lui se dresse Michelle, souriante, vêtue d'une tenue légère. "Qu'est-ce que tu fais ici ?", demande Cliff.
"J'habite ici, tu ne te rappelles pas ?"
"Fiche le camp avant que je n'appelle la police".
"Cliff, calme-toi. Tu oublie que je suis toujours ta femme aux yeux de la loi. Et en tant que telle, je suis chez moi".
"Mais tu sais très bien qu'on ne va pas pouvoir se supporter", proteste Cliff.
Michelle ironique. "Oui, mais je n'ai pas d'appartement et les factures d'hôtel sont terriblement élevées. J'ai donc décidé qu'en allant vivre avec mon mari préféré, le loyer ne sera pas cher pour moi, puisque c'est toi qui paye !"
Cliff essaie d'être conciliant. "Ce mariage est une farce, tu le sais très bien. J'ai agis comme un imbécile en te faisant signer ces papiers alors que tu étais ivre. Je l'ai fait parce que je voulais la direction des Pétroles Ewing. Je n'aurais jamais dû te traiter de la sorte. Je le regrette. Effaçons tout. Je vais demander une annulation du mariage, ça devrait être possible..."
Michelle lui coupe la parole. "Tu ne vas rien demander du tout".
Cliff est désorienté. "Mais, enfin... tu ne peux pas rester ici ! On n'arrivera jamais à s'entendre et..."
A nouveau, Michelle lui coupe la parole. "Cliff... la ferme ! Pour ma part, je meurs de faim. Qu'est-ce que tu nous prépares de bon ce soir ?"
A SOUTHFORK LA NUIT
Dans la cuisine, Debra Lee est assise à la table, les mains sur ses joues. Une tasse de café chaud est devant elle. Elle a triste mine. Jory arrive. "Toi non plus tu n'arrives pas à dormir ?"
Debra Lee secoue la tête. Jory se sert un café. "Tu t'es encore disputé avec James ?"
"Oh ! Jory, je ne comprends plus du tout. Je ne sais pas ce qui lui arrive. Il ne pense plus qu'à ses affaires de pétroles. Parfois, il me fait peur".
"Il ressemble à JR sur ce plan".
"Pas vraiment, dit Debra Lee. Car pour JR, je sais que la famille importe beaucoup. Mais avec James, il est prêt à repousser son père uniquement parce qu'il craint de prendre des parts dans EB Pétroles".
"Tu as essayé de lui parler ?"
"Il ne m'écoute pas. En fait, il se fiche royalement de mon opinion. Et je crois qu'il se fiche royalement de moi. Il m'a épousé pour Jimmy."
Jory pose le bras sur l'épaule de Debra Lee. "Arrête. James t'aime".
"Tu sais Jory, souvent je t'envie. Bobby est gentil et attentionné à ton égard, tandis que James..."
Elle laisse sa phrase en suspens.
Jory change soudain de conversation. "Michelle Stevens est sortie de prison".
"Tu crois qu'elle va essayer de revoir James ?"
Jory fait la grimace. "Elle était très amoureuse de lui à une certaine époque".
Debra Lee soupire. "Et bien, ça ne fera qu'un problème de plus, après tout".
A EB PETROLES, LE MATIN
James travaille à son bureau. L'interphone sonne. "Oui Phyllis ?".
"JR est ici, il désire vous voir".
JR arrive dans le bureau, son stetson à la main et son sourire toujours aussi éclatant.
"JR. Qu'est-ce qui t'amène de si bon matin ?", demande James.
"Je suis venu te dire un petit bonjour et savoir si tu étais libre pour déjeuner avec ton vieux père".
"Pas de problème", lance James. Après une pause, il regarde JR et décide d'aller droit au but. "Si tu me disais enfin pourquoi tu es revenu à Dallas".
"Mais je croyais te l'avoir dit".
"Oui, tu nous a dit que tu t'ennuyais après ta famille et après Dallas. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai du mal à te croire, JR. Je te connais bien. Tout ce que tu fais, ta façon de parler, de bouger, de marcher, de rire... tout ce que tu fais, tu le fais dans un but toujours bien précis : obtenir le pouvoir absolu".
JR rit. "Oh ! Non James, crois-moi. Cette période de ma vie est révolue. Je suis vieux, et pendant ces cinq années passées loin de Dallas, j'ai beaucoup réfléchi au sens de la vie. Le plus important pour moi maintenant, c'est de couler des jours tranquilles auprès de ma famille".
JR semble ne pas être compris. Il va voir Bobby dans son bureau. "Je suis revenu à Dallas non pas pour les affaires, mais pour me réconcilier avec ma famille, et toutes les portes que je tente d'ouvrir se referment hermétiquement. John Ross est distant avec moi... James pense que je veux lui piquer EB Pétroles..."
Bobby sourit. "Avoue que c'est difficile de croire que tu as changé".
JR prend son air innocent. "Pourtant, je t'assure Bobby, c'est la stricte vérité.
AUX PETROLES EWING
Michelle entre à la réception, attache case à la main, et salue Jackie. "Bonjour Jackie, des messages ?"
Jackie ouvre la bouche mais aucun son ne peut sortir, tant la surprise est grande. Michelle se dirige vers le bureau de Cliff. Jackie l'interpelle. "M. Barnes n'est pas encore arrivé, Michelle".
Michelle se retourne. "Oh oui ! j'ai oublié de vous prévenir. M. Barnes ne reviendra plus aux Pétroles Ewing. C'est moi qui prends sa place". Elle montre du doigt la plaque collée à la porte du bureau et dit : "vous penserez à enlever ceci et vous commanderez une plaque à mon nom. Mettez Michelle Barnes, et non Stevens. Qu'elle soit prête cet après-midi, d'accord ?"
Elle n'attend pas la réponse de Jackie. Cette dernière est interloquée. Michelle entre dans son nouveau bureau. Avec un large sourire, elle s'assoit sur le fauteuil du PDG en se pâmant, attendant l'arrivée de Jackie qui voudra certainement une explication à tout ça. Jackie ne tarde pas à entrer dans le bureau. "Je peux savoir ce qui se passe ici ?"
"Et bien c'est simple, rétorque Michelle, je prends la direction des Pétroles Ewing à compter de ce jour. Je vous l'ai déjà dit tout à l'heure. Si vous voulez rester, ma petite, il va falloir percuter plus rapidement. Je déteste les gens qui sont lents d'esprit. Convoquez les comptables. Je veux une réunion pour dix heures ce matin, et je veux qu'on m'explique la situation financière des Pétroles Ewing.
"Elle n'est guère brillante, croyez-moi.", dit une voix de femme. Surprises, Michelle et Jackie lèvent la tête en direction de la voix. Une femme d'un certain âge, très élégante, se trouve dans l'embrasure de la porte. Elle sourit. Cette dame, c'est Kimberly Cryder. Michelle de la connaît pas. "Qui êtes-vous ?", demande-t-elle intriguée.
Kimberly, un sourire éclatant aux lèvres, s'avance pour serrer la main de Michelle. "Je m'appelle Kimberly Cryder, et je suis la présidente de Weststar. J'ai pris la succession de mon ami Carter McKay, voilà cinq ans maintenant. Michelle lui rend son sourire. "Enchantée". Puis elle regarde Jackie avec insistance. "Merci Jackie". Cette dernière, perdue dans tout cela, ne demande pas son reste et quitte le bureau.
"Vous désirez un café ?", demande gentiment Michelle.
"Non merci".
"Alors, que puis-je pour vous ?"
"Ce serait plutôt à moi de vous poser cette question".
Michelle fronce les sourcils. "Je ne comprends pas".
Kimberly n'y va pas par quatre chemins. "Vous voulez connaître l'état financier des Pétroles Ewing ? Et bien, votre société est au bord de la ruine".
Michelle fronce à nouveau les sourcils. "Que voulez-vous dire par là ?".
"Cliff Barnes est un bien piètre homme d'affaires, ma chère. Le pétrole est en crise, d'où le besoin, pour chaque société, de se serrer les coudes en s'associant dans les transactions les plus complexes. Par amour propre, Cliff n'a jamais voulu traiter avec Weststar, et encore moins avec EB Pétroles, prétendant avoir des griefs contre les Ewing et la Weststar".
"Mais il y a d'autres sociétés pétrolières au Texas".
"Elle ne font pas le poids devant des multinationales comme la nôtre. Bref, Cliff s'est retrouvé seul et a mis en péril les Pétroles Ewing".
Michelle est secouée par cette déclaration. "Quel minable, ce Barnes !", peste-t-elle. Puis elle regarde Kimberly. "Je suppose que vous n'êtes pas venue ici pour me donner la biographie de Cliff..."
"Je suis venue vous proposer une affaire en or et qui pourrait remettre les Pétroles Ewing sur les rails. Avez-vous entendu parler d'éventuels forages en mer du sud ? "
Michelle acquiesce. "Il paraît qu'il y aurait une bonne couche de pétrole qui ne demanderait qu'à éclore".
"Weststar a prit une option sur ces forages. Mais le coût d'exploitation est très élevé, et par les temps qui courent, nous ne disposons pas de toutes les ressources financières nécessaires pour exploiter ces puits au maximum".
"Et vous pensez aux Pétroles Ewing".
"Cliff Barnes a voulu s'approprier les forages pour lui seul. C'est quasiment impossible".
"Est-on sûr à 100 % que ces forages vont produire ?".
Kimberly s'éclaircie la voix. "Je ne vais pas vous mentir. En fait, il y a un risque. Mais Weststar a envoyé ses plus grands "renifleurs" et nous sommes persuadés qu'une fortune nous attend en mer du sud.
"Il me faut réfléchir à votre proposition".
"A mon avis, quand vous aurez parlé avec vos comptables, vous n'hésiterez plus.
Michelle se lève. "Madame Cryder..."
"Appelez-moi Kimberly".
"Kimberly. Pourquoi choisir de vous associer aux Pétroles Ewing ? C'est vrai ! Si nous sommes au bord du précipice, où trouverons-nous les liquidités nécessaires ?"
Kimberly rit. "D'abord parce que les Pétroles Ewing jouissent d'une réputation internationale, mais aussi parce que si votre société est au bord de la ruine, Cliff Barnes avait un dernier atout".
Michelle est intriguée. "Je ne vous suis pas".
"Cette tête de mule de Barnes n'a jamais voulu hypothéquer des actifs de la société pour se renflouer. Si vous le faites, vous disposerez donc d'une liquidité qui serait la bienvenue pour notre projet de forages. Mais je suis sûre que vos comptables vous parleront de tout ça en détails. Je dois m'en aller. On reste en contact ?"
AU COLLEGE DE DALLAS
John Ross range ses affaires dans son casier. Ricky Jordan le rejoint, tout sourire.
"Salut Rick. Alors, t'as mon joint ?"
Ricky prend un air malicieux. "J'ai mieux que ça, Ewing". Il sort discrètement de sa poche un sachet de poudre blanche. "C'est de la pure, Ewing. Il est temps maintenant de passer dans la cour des grands".
John Ross hésite. "Non, la poudre, c'est pas pour moi. Je m'éclate bien avec l'herbe. Je préfère rester à ça".
Ricky insiste. "Allez Ewing. Tu veux pas essayer ? A coup sûr, tu vas aimer".
John Ross ferme son casier d'un coup sec. "Laisse tomber, Rick".
Ricky lève les mains et s'en va. Christopher a observé la scène de loin. Il s'approche de son cousin. "Ca va John ?".
John Ross grogne. Chris poursuit : "Je n'aime pas te voir traîner avec ce Ricky Jordan. Il a mauvaise réputation ici".
"Fiche moi la paix, Chris".
UNE RUE A DALLAS
Michelle et Marukha marchent dans la rue. "Pour la nième fois, M. Marukha. Les Pétroles Ewing ne sont pas à vendre".
Marukha insiste. "Allons, Mlle Stevens. L'offre que nous vous faisons est plus qu'honorable".
"Je ne suis pas intéressée, c'est tout".
"Vous n'êtes pas sans savoir que les Pétroles Ewing sont au bord du gouffre".
Michelle sourit en repensant à Kimberly. "Oui, mais j'ai plusieurs atouts dans mon sac pour faire remonter la société".
UN RESTAURANT A DALLAS
Jory et Sue Ellen sont attablées. Elles discutent dans la bonne humeur.
"Nous avons décidé de renouer avec la grande tradition des Ewing et d'organiser un gigantesque barbecue", dit Jory.
Sue Ellen devient nostalgique. "Le barbecue Ewing. Que de souvenirs ! Parfois bon, parfois horribles".
"Sue Ellen, ça me ferait plaisir, ainsi qu'à Debra Lee, si vous pouviez nous aider à le préparer".
Sue Ellen est étonnée. Mais Jory poursuit : "Vous avez l'habitude. Avec vous, je pense que la fête sera réussie".
Sue Ellen sourit. "Bon... et bien... pourquoi pas ?"
Jory est ravie. "Super ! On va faire une belle équipe toutes les trois".
Jackie, la secrétaire des Pétroles Ewing, est assise à une autre table et aperçoit Sue Ellen. Elle se lève et va vers elle, avec un sourire gêné. Elle salue Jory et regarde Sue Ellen. "Mme Lockwood".
Sue Ellen lui sourit. "Jackie, quel plaisir de vous revoir. Comment allez-vous ?".
"Très bien, merci. Mme Lockwood, j'aimerais vous parler un instant".
Sue Ellen est intriguée. "Oui, qui a-t-il ?"
"C'est au sujet de Cliff".
Sue Ellen, voyant Jackie embarrassée, l'encourage : "Oui... je vous écoute".
"Il ne va pas très bien, Sue Ellen. Je crois qu'il est au bord du gouffre".
"Jackie, sans vouloir vous offenser, cela ne m'étonne pas de Cliff. Depuis que je le connais, il a le chic pour être très souvent au bord d'une falaise".
"Oui, mais cette fois, je crois qu'il est sur le point de tomber. Un pas de plus, et... Sue Ellen, il vient de perdre les Pétroles Ewing. Il n'a plus rien. Vous et Cliff avaient été de bons amis. Peut-être pourriez-vous lui parler... Sue Ellen, il a besoin d'une épaule sur laquelle s'appuyer".
Sue Ellen ironise. "Cliff a toujours eu besoin d'une épaule, et il s'est toujours débrouillé pour que tout le monde se détourne de lui. Cliff et moi, c'est le l'histoire ancienne. Il vaut mieux laisser notre histoire bien au chaud dans un tiroir du grenier. Je suis désolée, Jackie, mais je ne peux rien faire pour lui".
Jackie affiche un triste sourire. "Très bien, j'aurais quand même essayé. Bonne après-midi". La secrétaire retourne à sa place.
"J'ignorais que vous avez proche de Cliff Barnes", dit Jory.
"Comme je l'ai dit à Jackie, c'est de l'histoire ancienne. Bon, maintenant, revenons à nos moutons. Avez-vous prévu une date pour le barbecue ?".
AUX PETROLES EWING
Michelle étudie des papiers sur son bureau lorsque JR entre, stetson à la main. "Je ne te dérange pas ?"
Michelle soupire. "On ne vous a jamais appris à frapper ?"
JR ironise avec un sourire. "Moi aussi ça me fait plaisir de te revoir, ma chérie".
Michelle pose sur JR un regard dur. "Qu'est-ce que vous voulez ?"
"Je suis venu rendre une petite visite à mes anciens locaux, histoire de me rappeler le bon vieux temps. Et aussi pour te féliciter".
"Vous m'avez félicité, et bien maintenant, fichez le camp".
JR continue à ironiser. "Oui, je veux bien un bourbon, merci".
JR se rend au petit bar et se prépare un verre. "Oui, il faut que je te félicite. Tu as mis Barnes à la rue. Il méritait bien ça, ce minable".
"Ca vous va bien de parler de minable".
JR va droit au but. "Je suis venu te proposer mes services".
Michelle rit. "Quoi ? C'est une blague ? Vous comptez donc rester à Dallas ?"
"Je n'en sais rien encore, mais si je trouve de quoi m'occuper, pourquoi pas ?"
Michelle parle sans conviction. "Donnez un CV à Jackie et je vous contacterais pour un emploi en... disons 2026".
JR rit. "Ah ! j'adore ton sens de l'humour... oui... vraiment". Il devient plus sérieux : "Michelle, tu n'y connais strictement rien en pétrole. Moi, je sais tout de ce matériel noir. Je connais toutes les combines. Avec moi à tes côtés, les Pétroles Ewing deviendront numéro un en un rien de temps".
"Vous et moi ! Non mais je rêve. JR, il y a des tas de gens qui s'y connaissent en pétrole, je n'ai pas besoin de vous. Et puis, je vous connais, votre unique but serait de me reprendre les Pétroles Ewing".
JR rit. "Oh ! voyons... pourquoi ? Ils sont à vendre ?"
Michelle se fâche. "Non ! JR, fichez le camp et ne revenez plus. Je n'ai pas besoin de vous. Comme je vous l'ai dit, je trouverais quelqu'un en qui j'ai totalement confiance et qui s'y connaisse assez en pétrole pour m'aiguiller".
"Vous l'avez trouvé !", dit un homme qui se tient dans l'embrasure de la porte. Etonnés, JR et Michelle se retourne. C'est Eric Tober. "Excusez-moi Mme. Votre secrétaire n'est pas là. Je me suis permis d'entrer".
Michelle est méfiante. "Qui êtes-vous ?"
"Je m'appelle Eric Tober. Je travaillais pour Cliff Barnes avant qu'il me renvoie".
"Pour quel motif ?"
"Vous avez entendu parler des gisements en mer du sud. J'ai tenté de le connecter dans cette affaire avec Weststar, puis EB Pétroles. Et il n'a rien voulu savoir. Au bord de la ruine, il m'a tout mis sur le dos et m'a renvoyé... Si vous m'embauchez, vous ne le regretterez pas".
JR commence à s'énerver. Qui est cette personne qui empiète sur son terrain ? "Mais qui c'est ce clown ? Michelle, tu ne vas pas te laisser avoir par un type pareil. C'est moi qu'il te faut".
Michelle ne cesse de regarder Eric tout en parlant à JR. "JR... dehors !"
UN GRAND HÔTEL A DALLAS
Eric Tober frappe à une chambre d'hôtel. C'est Marukha qui ouvre. "Alors, votre entrevue avec Michelle Stevens ?".
Eric sourit. "Comme sur des roulettes".
Marukha sourit à son tour. "Parfait".
Tober regarde derrière Marukha, semblant vouloir chercher quelqu'un. "Le grand patron n'est pas là ?"
"Non, il avait d'autres affaires à régler à Dallas. Parlons plutôt de votre rencontre avec la nouvelle patronne des Pétroles Ewing".
Eric sourit. "Je suis engagé !"
"Très bien, et qu'avez-vous appris ?"
"Michelle Stevens veut signer un contrat avec la Weststar pour les forages en mer du sud".
"Cela ne m'étonne pas, dit Marukha. On peut dire que cette Mlle Stevens sait ce qu'elle veut. Elle ne sera pas facile à manipuler".
"Je fais quoi, maintenant ?", demande Eric.
"Je me charge de Michelle. Quant à vous, occupez-vous de Kimberly Cryder. Assurez-vous que la belle présidente de Weststar retire son offre plus vite qu'elle ne l'a formulé".
A LA Weststar, DANS LE PARKING SOUTERRAIN>
Kimberly Cryder sort de l'ascenseur et, attache case à la main, se dirige vers sa voiture. Elle sent que quelqu'un la suit. Peu rassurée, elle commence à marcher plus vite. Elle se retourne. Elle entend des pas d'hommes qui accélèrent. Kimberly commence à courir, folle d'angoisse. Mais l'homme, une cagoule sur la tête, s'approche de plus en plus. Il la rattrape et lui saisit la gorge. Ses mains gantées serrent très fort. Au bout d'un certain moment, l'homme lâche son étreinte et Kimberly s'effondre, suffoquante. L'homme prend la fuite, laissant Kimberly gisant sur le sol du parking souterrain.
FIN DE LA PREMIERE PARTIE
Ma saison 10
La saison de Maud
"Un mariage prometteur" de Clément
"La nouvelle génération" par Pascal [1]
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"Et si Pamela..." par Olivier
"Et si Bobby..." par Florence
"Retour à Southfork" par Patrice [1]
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"Verdict" par Maxime [1]
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La saison 10 de Julien [1]
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Les saisons de Julien [15]
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