Fan-Fictions

Ma saison 10
La saison de Maud
"Un mariage prometteur" de Clément
"La nouvelle génération" par Pascal [1] [2] [3]
"Et si Pamela..." par Olivier
"Et si Bobby..." par Florence
"Retour à Southfork" par Patrice [1] [2] [3]
"Verdict" par Maxime [1] [2]
La saison 10 de Julien [1] [2]
Les saisons de Julien [15] [16] [17]

Fan-Fictions

"Un mariage prometteur"

Voici le récit que nous fait Clément de la rencontre entre Sue Ellen et J.R..

Dans les coulisses de l'élection de Miss Texas 1969, régnaient une agitation et un désordre des plus fiévreux. Chacune des candidates, à la recherche des derniers accessoires qui compléteraient sa tenue, semblait trouver dans cette hâte un dérivatif à l'anxiété qui l'oppressait intérieurement.
Quelques unes, plus téméraires, s'étaient aventurées sur la scène, à l'abri du rideau encore fermé, mais dont le raccord permettait de voir la salle se remplir. Au tout premier rang, on avait dressé les pupitres des jurés qui allaient décider du sort des jeunes femmes. Dans quelques heures, grâce à un savant calcul de points, la gagnante, la Reine de Beauté de l'année serait proclamée. Des petits rires étouffés, dont l'ampleur était accrue par le trac, accompagnaient l'arrivée des parents et des membres du jury.

"Regarde, dit l'une d'elle, c'est le maire!"
"Et son voisin de gauche, tu le connais?" renchérit Miss Albuquerque
"Tu parles, c'est J.R. Ewing, des pétroles!"
"LE JR Ewing? Wow, je ne savais pas qu'il serait là. Il doit se croire aux ventes de bétail pour leur ranch, c'est pas possible! Il est juré chaque année!"
"Un conseil, ma vieille: pense à lui faire un beau sourire quand tu défileras. Il paraît qu'il a le jury dans sa poche"

Plus en retrait, Miss Dallas, Sue Ellen Shepard, regarde la scène en souriant. Qu'a-t-elle de commun avec cette bande de jeunes écervelées? Que fait-elle dans ce maudit concours? Dieu sait qu'elle se moque de son issue, mais le trac n'en est pas moins présent, qui la tenaille et lui noue le ventre. Sacrée Maman, toujours avec ces idées formidables !
Ecartant légèrement le rideau à son tour, elle essaya de localiser Patricia, sa mère et sa jeune soeur de 15 ans, Kristin. Lorsqu'elle les eut trouvées, son regard se porta sur le fameux J.R. Ewing. Etait-ce normal que son nom ne lui dît rien? Ou bien ces filles avaient potassé la composition du jury jusqu'à en connaître les membres par coeur?

Madame Winston, l'organisatrice du concours régional, rappela les jeunes femmes dans les coulisses. C'était le moment. Sue Ellen se demanda de nouveau ce qu'elle faisait là, alors qu'elle aurait pu au même moment être tranquillement installée dans sa chambre universitaire à l'Université Méthodiste du Texas. Elle se surprit soudain à se demander si elle continuerait ces études si elle venait à gagner. Moi gagner? Mon Dieu, Sue Ellen, tu débloques!
C'est presque en tremblant qu'elle reçut de Mme Winston les dernières recommandations pour le défilé et une plaquette laquée portant "son" numéro.

Sue Ellen vécut la demi-heure qui suivit comme un véritable calvaire. Toutefois, elle avait entrepris de prendre ce concours comme s'il s'agissait du moment le plus important de sa vie. Rien de plus motivant pour monter sur les planches.

Lorsque vint son tour, elle prit une profonde inspiration et s'avança sur scène, se répétant à elle-même la petite chorégraphie qui devait la conduire sur le devant de la scène. Tout en marchant, elle se rappela ses cours de théâtre à l'université: pour combattre le trac, il ne servait à rien d'essayer de regarder la salle entière. De toute façon, celle-ci était plongée dans une obscurité plus ou moins grande et la lumière des spots sur la scène suffisait à la rendre complètement noire. Le truc: fixer une ou deux paires d'yeux, la seule chose qu'on pût distinguer de l'endroit où elle était. Sans trop savoir pourquoi, son choix se porta sur ceux de J.R. Ewing. Elle le fixa et se jura de défiler comme si elle avait à le séduire, lui. Elle lui sourit comme elle avait l'habitude de sourire à Clint, son ancien petit ami à la fac de droit. Au bout de quelques secondes de ce manège, Sue Ellen se sentit mal à l'aise, presque indécente et continua de marcher en regardant dans le vide.
La musique qui rythmait son petit tour lui indiqua qu'enfin c'était fini. Si elle avait pu, elle aurait accéléré le pas jusqu'aux coulisses.
Elle regagna son coin de table et se déchaussa, en attendant sans trop y croire les résultats. Pendant ce temps, les dernières candidates se pressaient fébrilement sur l'escalier qui menait à la scène.

"Alors J.R., vous passez une bonne soirée?"
"Marilee ! Alors, la vie est belle?"
"Toujours, dans ces conditions! Votre choix est fait?"
"Je n'ai pas hésité une seconde ! Et je suis sûr que mes chers camarades auront voté de la même façon."
"Vous avez l'air bien sûr de votre favorite" s'enquit Marilee Stone
"Je crois qu'en effet, ma "favorite", comme vous dites, s'en sortira haut la main. Pour tout dire, je n'ai eu d'yeux que pour elle !"
"Vous dites ça chaque année J.R.! Les filles d'Alamo et moi commençons à vous connaître !"
"Cette fois-ci, ça sera un peu différent, voyez vous"
"Oh, oh, notre J.R. aurait-il eu le coup de foudre?"
"Vous me connaissez Marilee, vous l'avez dit vous-même!" répondit l'aîné des Ewing, profitant de la situation pour détourner la conversation. "Je crois qu'il est temps que vous rejoigniez votre place. Transmettez le bonjour à ce cher Seth!"
"Et vous à votre mère. Rappelez lui notre réunion du comité mardi prochain. Bonne soirée, J.R...."
"Mon Dieu, si on me donnait un dollar pour chaque minute passée à écouter cette oie, je pourrais m'acheter une raffinerie."

Les membres du jury se tournèrent vers lui pour recueillir son vote. Pas de doute, son choix était fait. Les Texans auraient comme Miss, cette année, la fille la plus classe de tout l'Etat, du pays même.

"Oh, chérie, je suis tellement fière de toi. J'étais convaincue que tu gagnerais. Je le répétais encore à Kristin deux minutes avant le verdict."

Patricia Shepard était encore plus excitée qu'avant le concours, lorsqu'elle s'était mise à "coacher" sa fille, voilà bien trois bons mois. Alors que Sue Ellen rassemblait ses affaires, Pat n'arrêtait pas de revivre la soirée pour elle, avec force détails. Et à la croire, pour l'assistance, Sue Ellen avait éclipsé toutes ses concurrentes.

De son côté la jeune femme ne prit réellement conscience de sa "victoire" qu'en découvrant la moue jalouse de sa cadette. Kristin était un peu son baromètre. Il suffisait qu'il arrivât quelque chose de bien à Sue Ellen, pour que Kristin adopte cette attitude d'enfant gâtée.

Cette espèce de dédain pour Sue Ellen, Kristin ne l'affichait que devant elle. Avec leur mère, la jeune fille s'évertuait à faire l'éloge de sa soeur et de son succès. C'est d'ailleurs ce qu'elle fit, avec une obstination sans égale, les jours qui suivirent le concours, tandis que Sue Ellen était courtisée par les photographes et les journalistes.

Sue Ellen (Linda Gray)

"Encore des fleurs pour toi, Sue Ellen !"
"Merci Kristin ! Oh mon Dieu, ce bouquet est magnifique. Le salon et ma chambre en débordent. Si tu veux, tu peux le prendre pour la tienne."
"Avant de t'en débarrasser, tu devrais lire la carte. Qui sait, c'est peut-être un satyre qui t'as vue à la télé et qui a apprécié le spectacle !"
"Kristin, je t'en prie, où vas-tu chercher des idées pareilles ?" reprit Pat, "jusque là, j'ai trouvé les messages de félicitations qu'a reçus ta soeur on ne peut plus corrects!"
"Je plaisantais Maman, souris un peu... Allez, je vous laisse, j'ai un mémoire à rendre pour le lycée demain ! Merci pour les fleurs, Sue !"

Patricia regarda monter sa cadette. "Ah, si Kristin pouvait avoir un peu de ta tenue. Je suis sûr qu'elle fera peur aux hommes plus tard !"
"Mais Maman, elle a déjà commencé !" dit Sue Ellen en souriant ! "Bon, alors si tu nous lisais cette carte !"
Sue Ellen parcourut le bristol en silence sous le regard curieux de sa mère.
"Alors? Encore un admirateur ?"
"Eh bien, il ne manque pas de toupet !"
"Tu comptes me tenir au courant avant Thanksgiving?" insista Patricia.
"C'est JR Ewing, le président du jury, il me présente ses plus sincères félicitations".
"Je ne vois pas où est le mal Sue Ellen, un homme de son rang, avec son savoir-vivre."
"Tu appelles ça du savoir-vivre?"
"Chérie, si j'étais à ta place !"
"Justement, maman, tu n'es pas à ma place!"
"Mais qu'est-ce qui te choque donc?"
"Le fait qu'il puisse croire que parce qu'il a voté pour moi, cela lui donne un droit de cuissage."
"Chérie, tu t'emballes bien vite. Il ne s'agit que de fleurs, splendides d'accord, mais seulement des fleurs."
"Je connais les hommes dans son genre maman. Madame Winston m'a affirmé que M. Ewing avait déjà essayé de me "congratuler" à l'issue du concours l'autre soir. Et si elle ne lui avait pas interdit l'entrée des loges, je suis certaine qu'il aurait déjà tenté de me mettre le grappin dessus."
"Je ne vois pas où est le mal dans sa démarche !"
"Maman! Des fois, tu me fais halluciner! Encore un peu et tu me vends au premier homme qui passe !"

Patricia parut choquée par les dernières paroles de sa fille. S'il était vrai qu'elle désirait le bonheur de ses filles, et qu'elle ne pouvait concevoir celui-ci que par le biais d'un mariage réussi, il n'en était pas moins vrai qu'elle privilégiait ce bonheur avant le reste, avec ou sans hommes.
"Sue Ellen, excuse moi pour ma franchise, mais je suis sûre que ce J.R. Ewing s'intéresse à toi. Et je suis aussi convaincue que tu aurais tort de bouder ses avances. Cela ne m'étonnerait pas non plus que ce bel homme au sourire carnassier essaye à nouveau de te rencontrer."

Sur le moment, la nouvelle Miss Texas mit cette prédiction sur l'enthousiasme débordant de sa mère. Pourtant, chaque matin qui suivit, Sue Ellen reçut des roses du président du jury qui l'avait mis sur ce piédestal provisoire. Le quatrième matin, le livreur dégagea la tête de derrière les fleurs et Sue Ellen se rendit compte avec étonnement qu'il s'agissait de l'expéditeur en personne.

"Monsieur Ewing!" dit-elle, mi surprise mi énervée.
"Mademoiselle Shepard!"
"J'ai été très touchée par vos fleurs, elles sont magnifiques !"
"Et moi, je suis surpris de voir que vous n'arborez pas votre banderole. Je croyais qu'elle était obligatoire !", répondit JR en souriant.

Sue Ellen rendit un sourire, un peu rassérénée, avant de se demander s'il était de bon ton de laisser un milliardaire sur le pas de la porte d'entrée.

"Mon Dieu, si ma mère me voyait, elle me reprocherait mon manque d'éducation. Entrez, je vous en prie. Je vous sers quelque chose à boire?"
"Je veux bien, oui. Un bourbon bien tassé, merci."

Un bourbon? Sue Ellen hésita entre toutes les carafes d'alcool, avant de se décider pour l'une d'elles. l'alcool et elle, ça avait toujours fait deux. Bon sang, faites que maman revienne bientôt.

"J'espère, reprit JR, que vous ne vous êtes pas sentie agressée par mes envois successifs mais on dit que j'obtiens toujours ce que je veux. Et vous voir faisait partie de mes projets à court terme."

Intérieurement, Sue Ellen bouillit. Ses projets! Il avait un sacré culot, celui-là. Je dois passer entre un forage en Alaska et un contrat arabe! Mais que fait donc Maman, elle n'a jamais été aussi longue pour rentrer !

Une demi-heure plus tard, Sue Ellen réalisa qu'elle était en train de se laisser faire la cour par cet homme. Elle comprit qu'il aurait pu charmer n'importe qui. Aurait-elle dû dire "embobiner"? En tous cas, plus elle goûtait à ce dialogue et plus elle appréciait son visiteur. Elle en vint même à redouter le retour de Patricia, sûre que le flot de paroles mielleuses qu'elle ne manquerait pas d'adresser à J.R. romprait tout le charme du moment. Pas de doute, elle reconnut en J.R. un homme solide, fier et sûr de lui. Mais aussi plein d'attention pour autrui (surtout pour elle, en l'occurrence!) et de joie de vivre.

Une espèce de confiance s'instaura rapidement entre Sue Ellen et son électeur privilégié. A tel point qu'elle en vint à lui confier de s'esquiver au plus vite dès que sa mère reviendrait, après qu'elle aurait fait les présentations.

"Si vous connaissiez Maman ! Une fois qu'elle vous aura vu, il ne s'en faudra pas d'une journée pour que tout le quartier soit au courant de votre visite."
"Cela vous gênera-t-il? s'enquit J.R."
"Non, plus !"
"Plus maintenant, c'est ça que vous alliez dire?"
"Ne vous vexez pas J.R., mais je dois avouer que j'appréhendais un peu de vous rencontrer un jour !"
"Et cette appréhension, qu'en est-il désormais ?"
"Je crois qu'elle s'est dissipée. En partie !"
"Se dissiperait-elle devant un dîner? Disons aux Quatre Saisons, demain soir? Je viens vous chercher."

Décidément, Sue Ellen n'en revenait pas de l'audace et la prétention de JR. En une ou deux phrases, il était parvenu à lui fixer un rendez-vous, qu'elle s'empressa d'accepter.

Quelques dîners et quelques ballades plus tard, Sue Ellen en fut à se demander si elle n'était pas amoureuse de ce drôle de golden-boy, le seul à sa connaissance qui s'entêtat à porter un Stetson partout où il allait. Le pire dans tout ça, c'est qu'elle n'eut même pas à écouter les encouragements de Patricia pour revoir J.R. encore et encore. Il était si disponible, si ouvert, si plaisant, que les cadeaux de prix qu'il lui faisait régulièrement n'avait que peu d'importance à ses yeux.

Elle devint curieuse à son tour. Non, elle ne voulait pas, calculette en poche, estimer le magot que représentait la Ewing Oil Company, la société familiale que J.R. dirigeait sous l'autorité bienveillante de son père. Non, ce qu'elle désirait, c'était connaître le J.R. sans son assurance et son côté "regardez moi j'arrive". Au bout de quelques semaines de rendez-vous soutenus, il fut ainsi convenu que J.R. présenterait Sue Ellen à la famille Ewing, dans le ranch familial, situé dans le comté de Braddock: le ranch de Southfork.

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